Ou plutôt, ils ont considéré qu'une réflexion authentiquement pluridisciplinaire serait utile, donnant une occasion de dialogue, sur ces questions, aux juristes de droit privé et de droit public, aux médecins dermato-vénéréologues, psychiatres, gynécologues, pédiatres, aux responsables de services d'hygiène, de dépistage, de protection sociale...

Un premier colloque sur Les M.S.T., l'État et la société a fait l'objet d'une publication en 1992. L'accueil qui lui a été réservé a incité à renouveler l'expérience avec ce livre sur M.S.T. et adolescents mineurs. Il n'est sans doute guère nécessaire d'insister sur l'intérêt d'un tel thème, d'autant mieux venu que, dans le tohu-bohu qui caractérise les prises de position contradictoires sur les M.S.T. et le S.I.D.A., il est l'un des moins scrutés, peut-être parce que l'un des plus difficiles.

C'est en même temps l'une des questions qui, par l'horreur de la maladie et la jeunesse des malades, suscite le plus d'émotion. Les auteurs n'en ont pas moins traité le problème avec le sérieux et la volonté d'objectivité qu'exige une démarche scientifique, s'appuyant sur un abondant travail d'enquête à partir d'échantillons très variés, mêlant la réflexion de l'universitaire et l'expérience du praticien, sans parti-pris ni préjugé, avec un langage très accessible à tous, comme le mérite un tel problème de société.